C’est un secret pour personne, la crise COVID-19 a frappé de plein fouet la culture. Des salles fermées, des spectacles annulés, des productions qui déposent le bilan… deux années noires pour le milieu du spectacle vivant. Si les sphères professionnelles ont autant souffert, nous pouvons donc facilement imaginer les répercussions que cela engendre sur des associations à taille humaine comme la nôtre.

En effet, la Compagnie du LAC était dans l’incapacité totale de communiquer sur l’état de son projet Amadeus, le destin d’un prodige.

Au travers de cet entretien avec Christian BOUDA, fondateur de l’association et Directeur artistique du projet, nous avons tenté de comprendre ce qu’a pu traverser l’association et dans quel état d’avancement est le projet aujourd’hui.


Bonjour Christian, alors vous avez repris vos répétitions depuis 6 mois maintenant, dans quel état avez-vous retrouvé les membres de la troupe ?

Christian Bouda : « Malheureusement et comme nous pouvions nous y attendre, nous avons perdus quelques membres de la troupe, car une interruption de près de deux ans… c’est très long pour tout le monde. En plus nous avons dans la troupe des collégiens, des lycéens et des étudiants, en deux ans les projets scolaires évoluent. Nous avons aussi ceux qui ont des projets professionnels qui évoluent plus des bébés qui sont venus agrandir notre troupe.
Il y a aussi nos 22 musiciens qui s’impatientent ! Fort heureusement l’orchestre a gardé l’ensemble de ses musiciens qui sont ravis de reprendre les répétitions dont la première pour eux s’est déroulée le 12 décembre.
Néanmoins, la reprise des répétitions s’est faite avec enthousiasme et avec une petite audition pour recruter quelques nouveaux artistes suite à des départs.
À ma grande surprise, cette coupure de plus de 18 mois, n’aura pas fait trop de dégâts sur le plan artistique. »

Vous n’avez pas communiqué durant la période délicate où le covid-19 entrainait l’immobilisation totale du monde de la culture en France, pour quelles raisons ?

C.B : « Effectivement, il était impossible de communiquer, puisque nous n’avions aucune visibilité sur la fin de cette pandémie, sans compter que les contraintes sanitaires empêchaient les rassemblements, même pour répéter. Nous ne savions donc pas comment nous pouvions répéter et encore moins si nous pouvions nous produire sur scène.  Nous avons donc pris la décision d’être patients et de communiquer que lorsque nous aurons plus d’informations. »

Comment avez-vous réagi lorsque vous avez su que vous pouviez reprendre les répétitions, cela a-t-il nécessité une gestion particulière de votre équipe technique (Président, metteur en scène, chorégraphe) ?

C.B : « Oui, dans un premier temps je me suis assuré que nous aurions bien toutes nos dates de validées par la municipalité, tant pour les répétitions que pour les représentations et surtout avoir la certitude que nous aurions la salle du Millénaire qui, il y a peu, était encore centre de vaccination. Heureusement, nous avons pu profiter du Millénaire pour notre première grande répétition générale avec l’ensemble de la troupe le 16 janvier dernier (chanteurs, comédiens, danseurs et musiciens).
En parallèle, avec notre Président et Evelyne qui gère la mise en scène avec moi, nous nous sommes replongés dans le scénario pour re-répartir les différents rôles. « 

Est-ce difficile de maintenir la mobilisation de tous vos comédiens, danseurs, figurants étant donné que vous êtes habitués à proposer un spectacle différent chaque année ? Investir votre énergie sur un même spectacle pendant 3 ans est inhabituel pour vous ?

C.B : « Voilà une question très intéressante. Oui effectivement, dans une telle situation la démobilisation s’installe très vite et encore plus quand il n’y a pas de visibilité dans le temps… J’ai des amis qui sont des professionnels de la scène, eux aussi étaient dans le même état d’esprit. Je dois même vous avouer que personnellement, et comme les autres musiciens, je n’ai remis le nez dans mes partitions qu’au début du mois de septembre, voyant que le ciel s’éclaircissait un peu sur le plan de la pandémie. Mais pour remobiliser les troupes, on a une seule solution : se replonger dans le travail corps et âme. »

Où en êtes-vous dans vos répétitions, le plan que vous vous êtes fixé avec votre équipe encadrante est-il sur les bons rails ?

C.B : « Les répétitions se font sous de bons auspices, nous avons repris notre travail sur le premier acte dans un premier temps, car c’est celui-ci que nous avons travaillé avec l’ensemble de la troupe le 16 janvier au Millénaire pour notre filage. Puis très rapidement nous nous sommes attaqués au deuxième acte que nous n’avions pas encore eu le temps de démarrer. Nos chanteurs et comédiens sont au top, avec une grande qualité sur le plan vocal et dans le jeu d’acteur.
Par contre nous avons un gros travail à faire au niveau des chorégraphies, car notre troupe n’est pas composée de danseurs professionnels. Nous avons la chance sur ce spectacle d’avoir Florent qui est un danseur professionnel évoluant au sein de la troupe du célèbre chorégraphe José Montalvo et Florent nous a préparé des chorégraphies qui demandent du travail pour nos danseurs. « 

Répétition Acte I

Quand aurons-nous enfin le plaisir de vous retrouver sur scène pour voir ce spectacle ? 

C.B : « Je suis très impatient ! Comme tous les membres de la troupe d’ailleurs. Retrouver le public sur la scène du Millénaire sera une immense fête. Vous pourrez venir accueillir la troupe de la Compagnie du LAC les 9, 10, 11 juin 2022 à 20h30 et le 12 juin 2022 à 14h. Il y aussi notre couturière, dernière répétition générale, le 7 juin 2022 que nous avons l’habitude d’offrir à différentes structures sociales du territoire de Sénart. « 

Avez-vous dû « sacrifier » quelque chose pour que le spectacle puisse voir le jour ou pouvons-nous espérer voir un spectacle à la hauteur des exigences auxquelles nous étions habituées ? 

C.B : « Pour moi il n’est pas question de ne pas présenter à notre public un spectacle de qualité. Comme je dis toujours aux membres de la troupe, ce n’est pas parce que nous sommes une troupe d’amateurs que nous ne devons pas offrir un spectacle de qualité à notre public. Du reste, l’équipe de décorateurs vous prépare des décors majestueux qui viendront apporter la touche finale à notre spectacle. »

Au vu du contexte, pensez-vous que vos spectateurs ont une attente particulière sur ce spectacle ?

C.B : « Je sais que notre public est impatient de nous revoir sur scène et nous de retrouver notre public. Je pense que nous allons tous vivre un moment extraordinaire. Les attentes sont hautes d’un côté ou de l’autre du rideau. »

Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter le meilleur pour cette année et de vous retrouver donc en juin 2022 pour ce spectacle qui promet de belles choses. 

C.B : « Merci, oui nous avons vraiment hâte de pouvoir présenter au plus grand nombre ce spectacle qui nous tient particulièrement à cœur. »

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